dimanche 16 février 2014

Explo du 15 février: impressions

Participants de ce jour: Jean-Louis Galéra - Guido Goossens - Mickaël Leroy - Nicolas Richardeau - Noë Vergez - Erik Van den Broeck.

Heureusement, au réseau 2, la chatière du sable ne siphonnait plus, mais il y avait toujours assez d'eau dans ce ramping, plutôt rafraichissant pour bien se mouiller avant d'attaquer notre grosse journée.
Après l'épisode super-humide du mois passé, la poulie tandem de la tyro ne coulissait pas trop bien et il fallait d'abord retendre toutes les lignes. A la base du réseau 3bis, on était surpris de trouver 2,4% de CO2. C'est quand-même une étape fatiguante, le trajet infini de monter-descendre jusqu'ici, avec un maxi-kit chargé de 25 kilos!


Enfin, ça coulisse! (J-L G)

De suite, Mick et Nicolas ont attaqué la descente du 'puits des anciens' qui d'après les échos serait reconnu jusqu'une trentaine de mètres.

Le reste de l'équipe sont parti pour regarder le terminus, avec session de photo autour du magnifique Gour Vert, derrière lequel on a atteint une fracture qui montre les traces de désob des anciens, mais où le concrétionnement barre tout passage.

Il faut dire qu'on a fouillé partout, et que nous avons trouvé deux soupirails au-dessus de la Salle des Huit qui partent vers le nord-ouest. L'un s'arrête après 4 mètres dans un méandre bas, fermé par le concrétionnement. Le deuxième, descendant, résistait à nos efforts pour passer et nécessitera une désobstruction avant que nous pourrons atteindrdre le vide en-dessous. Il s'avère très prometteur, car un filet d'eau se perd juste à côté dans une fissure impénétrable, sous un plafond incliné qui est énormément strié et orienté vers ce départ...


La Bulle (photo: J-L Galéra)
En contrebas, d'énormes bloc de concrétions semblent d'être décollé du plafond par la gravité qui a fait céder un plafond attaqué par altération, témoigne le résidu en place.
Nous trouvons la marque de l'ancien niveau d'un énorme gour à un bon mètre au-dessus du sol de la salle des Huit.
Le plafond de cette salle, plein de couppoles, se présente formé par le creusement ascendant. Une cheminée qu'on pensait escalader ne se montre pas du tout intéressant pour trouver une suite. On peut même pas s'imaginer une formation per ascensum à si haute altitude, car si on peut croire les relevés existant, on devrait se trouver autour des 330 m NGF... Dommage qu'on n'a pas de coupe des réseaux 3 et 3bis pour vérifier tout cela, car nous nous croyons beaucoup plus bas en altitude!

Fantomisation, altération sous influence
bactériel (photo J-L Galéra)
Auréoles de Liesegang (ST)
Tâches mauves (ST)

Puis, à plusieures reprises, pause-photos de phénomènes qui nécessitent une étude approfondie: les tâches mauves, les bandes de Liesegang sur lesquels paroi et plafond se sont décollé, laissant un fond d'altérite et même du moonmilch par terre.
Jean-Louis commence à comprendre qu'il y ait possiblement une influence bactériologique sur la formation de ce réseau... Et voilà, bingo: partout le long du parcours, il a remarqué des baguettes de gour (pool fingers). Nous les avions observé au mois de décembre, sans comprendre, mais il identifie des exemplaires d'échelle centimétrique jusqu'à des grosses de 80cm de long. On en trouve aussi qui partent à l'horizontal, et même remontant en oblique!

Baguettelles de gour (J-L G)
Pool-fingers (Baguettes de Gour)
Baguettes de Gour (ST)
horizontale, obliques, remontant

Puis, au retour au point de départ, commence la pause-midi tard l'après-midi, car on a tous oublié que le temps s'écoule...
Comme Mick et Nico sont toujours pas revenu, je décide de descendre 'leur' puits. Ils ont vite consommé toute la C35 et il n'y avait aucun spit dans ce puits, mais à -15 il fallait déjà nous emprunter notre corde d'escalade. Finalement, quand je leur ai rejoint, il restait 3 m de cette corde (on en a donc consommé 70 m pour 6 fractios!) quand nous mettions pied dans une belle salle de 10x6m.
On s'est fait un peu trop gazer donc il ne fallait pas tarder à remonter. Non avant d'avoir identifié une arrivée d'eau qui coulait vers une petite salle à côté, avec un plafond bizarre, on dirait qu'il était plein d'hexagones en motif de pattes d'éléphant.
Suspense: une bifurcation, à droite l'arrivée d'eau qui passe par un volume attenant mais nécessitant une désob et à gauche, sévère chatière à agrandir pour atteindre une suite horizontale de 50cm de haut, très gazée, où l'eau se perd (vue sur 5m), mais on voit le sédiment argileux toucher le plafond sur le coté.
Conclusion: sur les deux topo historiques, les directions de ce puits se contredisent à 180°, et ni bas, ni suites, ni développement correct sont marqué. On commence à penser à une retopographie totale du 3bis...

Mick, Noë, Guido et Nicolas ont mis le nez dans la zone du terminus sud-ouest, où part un laminoir en direction de la galerie des Cristaux du réseau 3. Ce serait pas mal de faire un répérage à l'Arva pour voir si on ne puisse pas shunter l'accès au réseau 3bis par ici, et on pourra oublier les 350m de corde à installer et deséquiper au futur... A revoir!

Après avoir récupéré la corde, on pouvait enfin attaquer une escalade. Le choix était légio: ou bien on refait celle de 10m des SCAV (qui leur avait apporté 110m de développement à un étage sup), ou bien on attaquait un très grand trou au plafond (mais qui allait avec certitude rejoindre ce réseau sup déjà connu), ou bien on pouvait aussi attaquer une méga-escalade vers l'inconnu...
Evidemment, nous avons choisi pour la dernière option. La première partie s'est montré très clément pour Jean-Louis, qui a revécu les escalades de sa jeunesse: il y avait plein d'amarrages naturels jusqu'à une douzaine de mètres au-dessus mon assurance. Mais plus haut, plus de colonnes mais des coulées pourries de seulement quelques millimètres d'épaisseur. A droite, une paroi en pure altérite, qui ne tenait pas un spit. La perfo ne frappait plus, c'était comme elle tournait dans la mousse...
C'est clair que les parties supérieures de cette galerie ont déjà subi l'influence de l'altération, et qu'on n'allait pas atteindre le haut sans dévier vers la gauche, en s'éloignant de la suite. Mais c'était la seule option, car de ce côté sud, la paroi était ferme et la perfo faisait un bon bruit, l'amarrage ne sortait plus de son trou. 'Du mou', J-L passait la corde dans la dégaine, 'avale' il me cria, j'assure sec pendant qu'il monta, jusqu'à 2m sous le niveau de la suite... La machine s'arrêta, plus de batterie, et nous voilà à l'arrêt à 20m de haut, à deux mètres de la première! Il restait 5m sur les 50 de la corde d'escalade.

Il est évident que le weekend prochain, on l'aura, cette première!! On a plié bagages, et on était tous sortis vers 21 heures: bien cuit, un peu gazé, mais très motivé pour la suite!!

2 commentaires:

  1. Vite vite on veut un nouvel épisode...
    Il y a du boulot pour 15 personnes la dedans... il faudra tenter d'étoffer l’équipe l'an Prochain.
    Pierre

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  2. Eh oui, le wekend prochain: dernière chance pour 2014!

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