mercredi 30 avril 2014

Entretemps...

Les spéléos qui ont participé aux explorations hiver 2013-2014 à l'aven d'Orgnac-Issirac en parleront encore longtemps, et en rêvent déjà de la prochaine saison d'explos spéléologiques.

Ce n'est pas car on vous donne pas de nouvelles, que l'on s'est endormi...

Nos équipes ont aussi la tâche de rediger les compte-rendu, de trier photos, vidéos.
Nos topographes s'occupent du traitement de 1200 mètres de relevés topographiques et de la mise au net de leurs données afin de sortir une topo qu'ils doivent, en plus, raccorder aux données existantes et historiques.
Nos spéléos scientifiques sont en train d'approfondir leurs recherches basé sur ce que nous avons observé sous terre.
Et, enfin, dans les semaines qui viennent, nous devons rassembler ces résultats afin d'établir un premier rapport préliminaire pour le présenter au comité scientifique, au Grand Site de l'Aven et au Sivu des communes Orgnac et Issirac.

Nous vous tiendrons au courant...

dimanche 2 mars 2014

Exploration du 2 mars

Dimanche 2 mars 2014

Présents à 09h00: - Mickaël Leroy (GASO) - Fabien Fay et Judicaël Arnaud (SC Aubenas) - Michel Wienin (SCSP) - Jacques Sanna & Henri Graffion (GS Bagnols-Marcoule) - Nicolas Legrand - Luc Galéa (Nature-Temoin & St-Marcellois) - Erik Van den Broeck (Nature-Témoin)

TPST: 10h

Mesures CO2: à la chatière du sable: 0.92% à l'aller; 1.2% au retour; 2.05% au carrefour; 2.15% au 3bis.

Courant d'air: à l'aller, le réseau soufflait avec d'apport d'air chargé mais frais et agréable à respirer. Au retour, le courant d'air avait tourné et le réseau aspirait.

Michel, Jacques, Henri et Nico formant l'équipe 'dolce' ont doucement progressé le long du parcours en prenant photos et des mesures avec un compteur-geiger, qui mesure la radioactivité des sédiments et qui resemble fort à un engin 'GhostBusters'!




Une fois les cinq autres arrivé au 3bis, nous avons attaqué balisage, topo et escalade. Comme la majorité des participants ont confirmé seulement la veille, et Erik n'étant pas dispo au téléphone le samedi, Judi n'a pas pu prendre le mât d'escalade, donc on a redescendu 2 perceuses, dégaines, plaquettes, sangles et de la grosse corde d'escalade.

Nous voulions quand-même monter et vérifier le fameux réseau-supérieur trouvé par le SCAV autour de 1970, découvert par l'escalade d'une coulée quasi-verticale. Une bonne dizaine de m plus haut, Judi est arrivé à une salle complètement cristallisée, où un gros pillier stalagmitique forme un bon amarrage naturel. De là, nous reconnaissions à peine la topographie de nos prédécesseurs, car la suite se développait moins en étendue horizontale que sur le croquis, mais en plus les directions ne correspondent pas tout à fait.
Le départ vers le sud mène très vite au grand trou dessus la galerie en-dessous, et au-delà de ce puits, on reconnaît la branche inaccessible qui mène vers l'est (remontant vers la jonction avec l'escalade 'Jean-Louis' de la semaine passé).
Mais côté nord, seulement une cheminée pas bien large: ça ne pouvait pas être par là?! Mickaël avait vite compris: à peine arrivé pour suivre avec la topo, je lui entendais partir avec Luc, Judi et Fabien dans un trou à 3m au-dessus du point d'arrivée dans la salle. Un grand trou à gauche retombe dans la salle, mais à droite une galerie rectiligne débouche par un ramping glaiseux dans un volume remarquable, mais moins grand que nous attendions.
Large de 3m et haut de 3 à 5, la galerie est coupé par un grand soutirage, que Judi a descendu, puis il est remonté derrière une sorte de pont rocheux. Dessus et derrière ça monte fort. L'escalade semble avoir déjà était réalisée (10-12m), la cheminée fait environ 2 mètres de diamètre et le sommet semble obstrué par le concrétionnement. Finalement, si on compte cet escalade dans le développement, on arrive bien aux 100 m de première du SCAV, mais en projetant leur croquis sur la topo, le bout devait se développer 50 m plus vers le nord, ce qui n'est pas le cas.

Un peu déçu par l'état des lieux, nous rebroussons mais Judi insistait fort à regarder la première cheminée à droite dans la salle cristallisée.
Nous avons remonté l'entière corde d'escalade sur une plateforme à notre droite, 3m plus haut, commeçà Mick pouvait assurer l'escalade de Judi sur la calcite assez pourrie. Une douzaine de mètres plus haut, tout d'un coup, la cheminée s'évase dans une salle suspendue en-dessous d'un autre puits, bien spacieux sur toute sa hauteur: belle première car pas une trace de passage!! Tout en haut, un grand trou nous donne bien envie d'attaquer cette escalade suivante, mais pour finir le boulot il faudra certainement une autre demie-journée sur place. Le courant d'air qui descend en vitesse et surtout le CO2 qui nous tombe dessus (j'avais mal à la
casserole...) sont très motivant pour trouver une suite en hauteur qui doit se développer.
(voir aperçu en coupe et en plande l'écran Auriga:)




Après la topo jusqu'au relais sous le nouveau puits, j'ai donc sacrifié ma corde spéléo de 50m (8mm) pourque celle-ci reste en place sur les amarrage naturels pour la prochaine équipe, et nous avons récupéré la corde d'escalade.

La topo a été faite jusqu'au bout dans la branche des gours, qui ne puisse être que la continuation de la galerie principale, qui se prolonge sans doute derrière le blocus argileux dans la salle sous les gours, en venant du ouest ou bel et bien ...la salle des Huit (la galerie des Liesegang semble qu'un shunt vers celle-ci), tellement qu'on peut même supposer un ancien trajet par les 40m manquants...

L'équipe n'a plus entamé la grosse escalade au-dessus du palais effondré, car il était déjà l'heure d'attaquer la rentrée, ce sera pour une prochaine fois. Reste donc deux gros objectif à finir!

Coté balisage, il était indispensable et nous avons donc balisé le secteur des 'chapeau chinois' et le cimetière de chauve-souris.

Et finalement, nous avons compris la contradiction quant aux croquis du développement du 'puit des anciens' par Claude Lamoureux et le SCAV: ils ont simplement accédé au puits par un autre trou. L'un est parti par un trou en direction sud (Mick vient de retrouver le trou et des boites-conserves vides), le SCAV est passé par l'accès en puits, légèrement plus au sud-ouest, et ils sont descendu en direction nord... Toutefois, c'est
nous qui ont descendu ce puits jusqu'au fond il y a 2 semaines, et ce n'est pas fini à la salle aux pattes d'éléphant (mais non sans travaux...)

Voilà, normalement on mettra un point provisoire derrière les explos 3bis de cette saison, avec un beau résultat: des mystères historiques ont été démystifié, une prospection minutieuse et photographique a rapporté plein d'informations, et d'observations scientifique, on a vue sur 2 grandes escalades avec suite quasi-certaine, il reste 2 puits à topographier, des secteurs qui n'ont jamais été topographié ont été topographié, et enfin il y aura une coupe topographique pour le réseau 3-bis et une soupe-squelette
pour le réseau 3...

...en avant vers 3bis 2014-2015?? On attend le nouvel appel aux projets et on rentrera un nouveau dossier avant ce 31 mai !

dimanche 23 février 2014

Explo weekend 2, dimanche



Dimanche 23 février 2014 
TPST:  10h15 par une quipe complète de 8 spéléos: Mickaël Leroy, Nicolas Legrand, Rémy Helck, Lionel Rias, Jérome 'JéjéLaTaupe' Loire, Jean-Louis Galera, Jean-Claude Girard, Erik VdBroeck 




Toutes les photos ont été prises par Nicolas Legrand.


Observations: 

 L 'escalade 'Jean-Louis'  entamée la semaine dernière, a été menée au bout par l'équipe en haut de la galerie 3bis/Sud à 20 au-dessus du sol. Après quelques mètres cette galerie haute/ouest retombe dans le réseau supérieur découvert par le SCAV  mais à une point qu'ils auraient jamais pu atteindre sauf visuellement, situé à ras d'une vire. Côté est la suite de la cheminée est bouché par le concrétionnement: tout a été deséquipé. 







 A l'extrémité nord, l'équipe 'Jéjé' a agrandi la chatière des anciens.  Comme le courant d'air etait faible, Jérome a fait une brève descente dans le trou, où il a mis pied dans un très grand gour. C'est large, mais il n'a pas vu de suite évidente, comme le plafond très strié devant l'étroiture semble continuer et toucher le sol. Pourtant, le sens de l'écoulement semble avoir inversé et part de nouveau à l'aval (l'eau de la fameuse 'goutte-bulle' qui part aussi vers le nord)... A revoir!  

Jerôme La Taupe prêt pour la désob...
...Et ça passe !

 L'équipe photo de Nicolas : photos d'un peu toutes les activités, plus les baguettes de gours, les liesegang, les squelette de chauve-souris, les tâches mauves, chapeau chinois, etc... 








- Controle de la topo partie 3bis/Sud par moyen de balise Arva placé au fond du réseau (merci à Jean-Pierre Giangiordano!) pour mesurer la distance vers le point le plus proche au réseau 3. Ce point devait se trouver à 19 m: confirmé par l'affichage de la balise. Côté III, Mick a trouvé un départ avec vue sur 4-5 m dans des remplissages équivalents (moonmilch dans gour profond) 



- Equipe topo (Erik, Jean-Claude) pour 333 mètres qui se rajoutent aux 301m de samedi.   Plusieurs endroits, ne figurant seulement en pointillis ou pas du tout sur l'ancien plan, ont maintenant été topographiés.  Cela  donne belle coupe, surtout  maintenant que ces 634 m de ce weekend ont été rattaché ce 3bis  aux  634m  que nous avons topographié au mois de décembre  dans le réseau III...  Le point le plus haut atteint est le plafond au-dessus les gours en amont de la salle des Huit, situé à l'altitude de 320 m NGF... beaucoup plus bas que les '+75m' qui est marqué sur le plan du SCAV.



Normalement c'était notre dernièr jour d'explo, et faut-il commencer à tout enlever...  mais nous allons encore former équipe pour donner un petit plus le dimanche prochain ! 











samedi 22 février 2014

Explo weekend 2, samedi

22 février 2014. La petite équipe Nature-témoin: Nicolas Richardeau, Guido Goossens, Erik VdBroeck. TPST: 8h en vitesse touriste
descendu: une C50 et plein de bouffe qu'on n'a pas mangé et...ressorti
Observations:
presque plus d'eau dans la chatière de sable
- pas mal de gaz carbonique: 2,3% au carrefour; en montant la grande barrière ça monte à 2.4% et derrière on ne perd plus le 1% mais ça monte à 2.5% jusqu'en haut de la tyrolienne
- à travers le 3bis nord on sent un courant d'air frais mais il apporte 2.7% de CO2. 
- en topographiant autour du 'palais effondré', nous remarquons qu'une grand trou noir s'ouvre en haut d'une escalade de 12m en surplomb. Dessus part une galerie de 8m de diamètre, plafond plât et quasi horizontal . .. qui atteint les 20m au-dessus du sol ??!!  
- topographié au total 301 m à partir de la tyrolienne vers le sud (début laminoir) et jusqu'à la gours descendant coté nord
- nous avons installé l'arva au début du laminoir dans un gour avec fond de moonmilchC'est à noter qu'on a trouvé ici la squelette d'une chauve-souris et qu'il y a plein de petit trou dans les cloches.

dimanche 16 février 2014

Explo du 15 février: impressions

Participants de ce jour: Jean-Louis Galéra - Guido Goossens - Mickaël Leroy - Nicolas Richardeau - Noë Vergez - Erik Van den Broeck.

Heureusement, au réseau 2, la chatière du sable ne siphonnait plus, mais il y avait toujours assez d'eau dans ce ramping, plutôt rafraichissant pour bien se mouiller avant d'attaquer notre grosse journée.
Après l'épisode super-humide du mois passé, la poulie tandem de la tyro ne coulissait pas trop bien et il fallait d'abord retendre toutes les lignes. A la base du réseau 3bis, on était surpris de trouver 2,4% de CO2. C'est quand-même une étape fatiguante, le trajet infini de monter-descendre jusqu'ici, avec un maxi-kit chargé de 25 kilos!


Enfin, ça coulisse! (J-L G)

De suite, Mick et Nicolas ont attaqué la descente du 'puits des anciens' qui d'après les échos serait reconnu jusqu'une trentaine de mètres.

Le reste de l'équipe sont parti pour regarder le terminus, avec session de photo autour du magnifique Gour Vert, derrière lequel on a atteint une fracture qui montre les traces de désob des anciens, mais où le concrétionnement barre tout passage.

Il faut dire qu'on a fouillé partout, et que nous avons trouvé deux soupirails au-dessus de la Salle des Huit qui partent vers le nord-ouest. L'un s'arrête après 4 mètres dans un méandre bas, fermé par le concrétionnement. Le deuxième, descendant, résistait à nos efforts pour passer et nécessitera une désobstruction avant que nous pourrons atteindrdre le vide en-dessous. Il s'avère très prometteur, car un filet d'eau se perd juste à côté dans une fissure impénétrable, sous un plafond incliné qui est énormément strié et orienté vers ce départ...


La Bulle (photo: J-L Galéra)
En contrebas, d'énormes bloc de concrétions semblent d'être décollé du plafond par la gravité qui a fait céder un plafond attaqué par altération, témoigne le résidu en place.
Nous trouvons la marque de l'ancien niveau d'un énorme gour à un bon mètre au-dessus du sol de la salle des Huit.
Le plafond de cette salle, plein de couppoles, se présente formé par le creusement ascendant. Une cheminée qu'on pensait escalader ne se montre pas du tout intéressant pour trouver une suite. On peut même pas s'imaginer une formation per ascensum à si haute altitude, car si on peut croire les relevés existant, on devrait se trouver autour des 330 m NGF... Dommage qu'on n'a pas de coupe des réseaux 3 et 3bis pour vérifier tout cela, car nous nous croyons beaucoup plus bas en altitude!

Fantomisation, altération sous influence
bactériel (photo J-L Galéra)
Auréoles de Liesegang (ST)
Tâches mauves (ST)

Puis, à plusieures reprises, pause-photos de phénomènes qui nécessitent une étude approfondie: les tâches mauves, les bandes de Liesegang sur lesquels paroi et plafond se sont décollé, laissant un fond d'altérite et même du moonmilch par terre.
Jean-Louis commence à comprendre qu'il y ait possiblement une influence bactériologique sur la formation de ce réseau... Et voilà, bingo: partout le long du parcours, il a remarqué des baguettes de gour (pool fingers). Nous les avions observé au mois de décembre, sans comprendre, mais il identifie des exemplaires d'échelle centimétrique jusqu'à des grosses de 80cm de long. On en trouve aussi qui partent à l'horizontal, et même remontant en oblique!

Baguettelles de gour (J-L G)
Pool-fingers (Baguettes de Gour)
Baguettes de Gour (ST)
horizontale, obliques, remontant

Puis, au retour au point de départ, commence la pause-midi tard l'après-midi, car on a tous oublié que le temps s'écoule...
Comme Mick et Nico sont toujours pas revenu, je décide de descendre 'leur' puits. Ils ont vite consommé toute la C35 et il n'y avait aucun spit dans ce puits, mais à -15 il fallait déjà nous emprunter notre corde d'escalade. Finalement, quand je leur ai rejoint, il restait 3 m de cette corde (on en a donc consommé 70 m pour 6 fractios!) quand nous mettions pied dans une belle salle de 10x6m.
On s'est fait un peu trop gazer donc il ne fallait pas tarder à remonter. Non avant d'avoir identifié une arrivée d'eau qui coulait vers une petite salle à côté, avec un plafond bizarre, on dirait qu'il était plein d'hexagones en motif de pattes d'éléphant.
Suspense: une bifurcation, à droite l'arrivée d'eau qui passe par un volume attenant mais nécessitant une désob et à gauche, sévère chatière à agrandir pour atteindre une suite horizontale de 50cm de haut, très gazée, où l'eau se perd (vue sur 5m), mais on voit le sédiment argileux toucher le plafond sur le coté.
Conclusion: sur les deux topo historiques, les directions de ce puits se contredisent à 180°, et ni bas, ni suites, ni développement correct sont marqué. On commence à penser à une retopographie totale du 3bis...

Mick, Noë, Guido et Nicolas ont mis le nez dans la zone du terminus sud-ouest, où part un laminoir en direction de la galerie des Cristaux du réseau 3. Ce serait pas mal de faire un répérage à l'Arva pour voir si on ne puisse pas shunter l'accès au réseau 3bis par ici, et on pourra oublier les 350m de corde à installer et deséquiper au futur... A revoir!

Après avoir récupéré la corde, on pouvait enfin attaquer une escalade. Le choix était légio: ou bien on refait celle de 10m des SCAV (qui leur avait apporté 110m de développement à un étage sup), ou bien on attaquait un très grand trou au plafond (mais qui allait avec certitude rejoindre ce réseau sup déjà connu), ou bien on pouvait aussi attaquer une méga-escalade vers l'inconnu...
Evidemment, nous avons choisi pour la dernière option. La première partie s'est montré très clément pour Jean-Louis, qui a revécu les escalades de sa jeunesse: il y avait plein d'amarrages naturels jusqu'à une douzaine de mètres au-dessus mon assurance. Mais plus haut, plus de colonnes mais des coulées pourries de seulement quelques millimètres d'épaisseur. A droite, une paroi en pure altérite, qui ne tenait pas un spit. La perfo ne frappait plus, c'était comme elle tournait dans la mousse...
C'est clair que les parties supérieures de cette galerie ont déjà subi l'influence de l'altération, et qu'on n'allait pas atteindre le haut sans dévier vers la gauche, en s'éloignant de la suite. Mais c'était la seule option, car de ce côté sud, la paroi était ferme et la perfo faisait un bon bruit, l'amarrage ne sortait plus de son trou. 'Du mou', J-L passait la corde dans la dégaine, 'avale' il me cria, j'assure sec pendant qu'il monta, jusqu'à 2m sous le niveau de la suite... La machine s'arrêta, plus de batterie, et nous voilà à l'arrêt à 20m de haut, à deux mètres de la première! Il restait 5m sur les 50 de la corde d'escalade.

Il est évident que le weekend prochain, on l'aura, cette première!! On a plié bagages, et on était tous sortis vers 21 heures: bien cuit, un peu gazé, mais très motivé pour la suite!!